Cet après-midi, je suis tombée sur un blog dans lequel j’écrivais en 2013 et j’ai eu un électrochoc. J’avais 21 ans, j’étais étudiante et très inspirée par les blogs lifestyle américains que je lisais. Ce qui m’a le plus surprise, c’est la candeur et l’innocence avec lesquelles j’écrivais. Je parlais de tout : de mes difficultés à m’intégrer dans mon master, de ma famille, et même de mes problèmes de machine à laver ! Bref, c’était pur, avec plein de coquilles certes, mais c’était moi.
En relisant ces quelques articles, j’ai ressenti une bouffée de nostalgie. Je me suis souvenue exactement de ces quelques mois où j’ai terminé mon job d’été en office de tourisme, de mon emménagement à Angers avec celui qui est aujourd’hui mon mari, de ces week-ends en famille à la fin de l’été, des moments avec ma mamie ou des longues balades avec mon chien. Waouh, tous ces petits moments de vie m’ont fait tellement plaisir à lire. Comme mon quotidien a changé depuis… Et comme j’ai changé !
Je me suis alors demandé pourquoi j’étais aussi bloquée à l’idée d’écrire sur mon blog. Avec un bébé de neuf mois, il est évident que le temps y joue beaucoup. Mais je sais aussi qu’il y a beaucoup de peurs qui me freinent. Peur de quoi, me direz-vous ? Peut-être du jugement, de ne pas être assez bien, de ne pas plaire…
J’ai commencé à bloguer à l’âge de douze ans et j’ai probablement eu autant de blogs que d’envies ! J’ai rencontré des personnes formidables sur le net, mais j’ai aussi fait face à des tas de commentaires méchants et gratuits. En grandissant avec internet et les réseaux sociaux, je devrais être habituée à ce droit que certaines personnes se donnent d’écrire tout ce qui leur passe par la tête. Mais une part de moi se dit que la vie est bien assez compliquée comme ça pour se rajouter des trolls en plus !
Je pense qu’avant, j’écrivais mon blog comme un journal intime. L’authenticité des articles, je la devais probablement au fait que j’écrivais avant tout pour moi, même si cela résonnait aussi pour les personnes qui passaient par là. Et puis les blogueurs ont commencé à monétiser leur contenu, de même que les influenceurs sur les réseaux. Tout est devenu parfait, policé, standardisé. Il y avait une pression à avoir une ligne éditoriale, une esthétique dans le design et les photos, un format aussi. Il fallait plaire, écrire des choses intéressantes et innovantes. Je crois que j’essayais d’atteindre une perfection impossible à atteindre… et qui ne me ressemblait pas.
Alors peut-être qu’au fond, la clé est là : recommencer à écrire comme si personne ne me lisait. Retrouver cette liberté de poser des mots bruts, un peu maladroits parfois, mais vrais. Parce que la vie, ce n’est pas un feed Instagram parfaitement aligné. C’est un mélange de rires, de ratés, de petits bonheurs et de grandes questions. Et si mon blog pouvait à nouveau être cet espace imparfait mais sincère, peut-être que j’aurais enfin envie d’y revenir… et d’y rester.
Take care,
Mathilde